Vélassi



Edit:06 oct. 2019, Cre:06 oct. 2019

Fabrication

Quelques éléments sur la fabrication:

Les outils indispensables

En sus des outils de bricolage classique (scie sauteuse, disqueuse), vous avez besoin d’une perçeuse à colonne, sans laquelle il vous sera quasiment impossible de percer droit.
Un inclinométre numérique coute peu et est très pratique car il y a peu d’angles droits sur un cadre de vélo.
Profitez en pour ajuster la parfaite verticalité de la perceuse et verifier la perpendicularité de sa table. Votre perceuse étant bien verticale, vous pourrez ajuster l’angle de vos pièces avec l’inclinomètre pour percer. J’ai fabriqué une ‘boite de perçage’ avec des restes de mélaminé, qui me permet de maintenir mes pièces en place avec des serre-joint lors du perçage. On perce toujours avec des gants épais de manutention - et des lunettes de sécurité.
Un combiné de ponçage a bois (disque + tank) est indispensable. J’ai commencé la construction du Vélassi sans avoir cet outil et c’était très très long à poncer (surtout que la première version du Vélassi était en chêne).

  • Forets 16 et 18 (à queue réduite) (pour les articulations de direction et de suspension)
  • Trépans 30, 32, 34, 44 (pour le boitier de pédalier et la colonne de direction)
  • Jeu de taraud M6, trois passes (pour le support de guidon), il est prudent d’avoir un jeu de rechange.
  • Forets à pointer 10 et 12

La découpe du bois

Pour les découpes droites, j’utilise une scie plongeante (une Festool TS 55) qui permet des découpes suffisamment précises pour qu’il n’y ait pas besoin de faire de reprises. On peut utiliser une scie circulaire, mais c’est nettement plus dangereux pour de petites pièces et c’est moins précis.
La TS55 est un outil très cher mais la qualité du travail est excellente et c’est un outil pour toute une vie, d’une qualité sans comparaison possible avec les outils de bricoleur. La mienne a été amortie dès son achat lorsque j’ai monté ma cuisine. Dans le bois massif, il y a peu d’usure mais quand vous coupez de l’aggloméré, les lames s’usent et vu leur prix, il faut trouver un affuteur. Je fais des reprises à la lime diamant, mais ça ne remplace pas un affutage.
Les découpes courbes se font à la scie sauteuse en prenant une bonne marge (au moins 2mm) car les lames ont souvent tendance à s’incliner même avec une scie de qualité. On découpe sur une planche martyr, ce qui facilite la tenue de la pièce. Avec une scie plongeante les pièces n’ont pas besoin d’être fixées, mais la lame doit être bien affutée pour qu’il n’y ait que très peu d’effort de coupe sinon la pièce peut glisser (c’est le poids de la scie qui maintient la pièce via une bande caoutchouc sous la règle). Dans certains cas ou la pièce n’était pas sous la bande caoutchouc, j’ai utilisé du ruban collant double face pour maintenir la pièce.

Résine

Les résines Époxy sont allergènes, il faut faire très attention à vous, utilisez des gants en nitrile (les gants noirs), surtout pas des gants en Latex qui ne résistent pas à l’époxy. Il faut mettre un masque avec cartouche pour solvants organiques lorsque l’on utilise la résine (je n’en met pas lorsque je fait les mélanges). Les cartouches doivent êtres démontées et mise sous sac scellé lorsqu’elles ne servent pas (ou l’ensemble du masque).
Lorsque je fais de l’époxy, je travaille toujours dehors, donc il faut qu’il ne pleuve pas. Travailler par temps chaud est délicat, la résine durcit trop vite (et j’ai acheté de la résine lente).
Je mélange la résine au poids, à l’aide d’une petite bascule numérique.
Je fait de petites quantités (31 g), notamment parce que la résine faite en trop grande quantité à tendance à partir en exothermie (la réaction de polymérisation de l’époxy génère de la chaleur qui accélère la polymérisation, ce qui fait que votre résine durcit très rapidement dans son pot et devient très chaude). Il faut faire attention même avec ces petites quantités, j’ai un pot qui est parti en exothermie en une dizaine de minute car je l’avais laissé exposé au soleil.
Pour le vélo, ces petites quantités sont assez adaptées mais il faut quand même préparer des pièces annexes pour utiliser les restes de résine.
Mes quantités de base sont (pour la résine Sicomin SR5550)
Résine 24g, durcisseur 7g. Pour la résine diluée, j’ajoute 6,2g du diluant spécial.
Pour une quantité aussi faible, il faut être très précis (moins d’un demi-gramme d’erreur)
On verse d’abord la résine dans le pot. Si on a mis trop de résine, on peut la retirer avec un petit bout de bois ou autre.
Ensuite on verse le durcisseur. En cas d’excès par rapport à la dose prévue, on corrige en ajoutant un peu de résine (3.4g de résine pour 1g de durcisseur en trop, soit 1.7 g de résine pour 0.5g de durcisseur et 0.7g de résine pour 0.2g de durcisseur).
Si vous avez été distrait et que vous avez un doute, le pot doit partir directement à la poubelle, enlever une résine non polymérisée est un cauchemar et vous pourriez avoir a recommencer le cadre.
La résine ne colle pas bien sur elle-même, il faut essayer de faire tous les collages d’une m^me zone en une seule fois. Lorsque l’on doit repasser de la résine sur elle-même, il faut faire un décapage mécanique. Comme la résine reste toxique pendant près d’une semaine, je n’utilise pas de papier de verre, je gratte avec une lame de cutter pour ne pas faire de poussière (très toxique).

Découper les plaques aluminium

Toutes mes pièces en aluminium sont en 2017 (AU4G) traitement thermique T4 ou T451. C’est un alliage robuste (autant qu’un acier de base) et il se travaille assez bien.
Si vous avez une scie à ruban ou une scie à chantourner, elles peuvent être utilisées pour découper de l’aluminium, mais il faut bien lubrifier. Je déconseille la scie sauteuse, c’est délicat et dangereux. Une solution assez rapide est d’utiliser une meuleuse de 125 ou 150mm avec un disque de tronçonnage fin (1 mm) pour le métal (de grande marque), c’est assez rapide et avec un peu d’habitude on arrive à être assez précis. Ces disques sont très flexibles et il faut être prudent (lunettes et gants). C’est comme ça que j’ai fait pour le Vélassi. Il va de soi que les pièces doivent être solidement fixées avec un serre-joint lorsque l’on fait les découpes. Pour faire la finition des pièces en aluminium, un touret à meuler n’est pas très efficace car la meule s’encrasse, il faut la décrasser très régulièrement (avec une pointe diamant), ce qui l’use prématurément. Il vaut mieux utiliser la ponceuse à bois (tank et/ou disque) et changer les disques et bandes.

Reprendre le diamètre d’un trou dans une plaque aluminium

Sans moyen d’usinage, on peut faire ça avec des tambours de ponçage montés sur la perceuse à colonne. Surveiller le diamètre et l’ovalisation pour ne pas dépasser la cote. J’ai utilisé cette méthode pour le support de guidon et pour le boitier de pédalier.

Fileter l’aluminium

C’est assez difficile parce que l’aluminium ‘colle’ le taraud même en lubrifiant. On doit impérativement utiliser des tarauds ‘3 passes’, les taraud mono-passe ne faisant pas du travail de qualité et ayant beaucoup tendance à ‘foirer’. Vu la difficulté, la seule pièce que j’ai fileté (en M6) est le support du guidon. Il est utile d’avoir un jeu de tarauds d’avance et d’avoir prévu suffisamment de matière pour recommencer la pièce si besoin. Pour fileter, je monte le taraud dans le mandrin de la perceuse à colonne et je taraude en faisant tourner le mandrin avec une main en m’aidant de l’autre main pour descendre le taraud avec le volant de la perceuse. Il faut faire de très nombreux aller-retours et lubrifier très abondamment.
Je conseille de ne pas couper avant le coté arrondi de la pièce qui est fileté, de façon a ce que le taraud soit bien perpendiculaire à la surface (sinon, faire un lamage ou passer un foret à pointer). De cette manière, si on foire un peu les premiers filets, ce ne sera pas grave car cette partie sera enlevée après.

(c) Pierre ROUZEAU
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Page mise à jour le 06/10/2019 18:02