Énergie |
HistoriqueIl a existé nombre de véhicules électriques aux USA (camionnettes essentiellement) au début du XXème siècle. La faible autonomie et la vitesse modeste ont conduit rapidement à leur abandon au profit des véhicules à moteur à explosion. Les batteriesLe poids et l’entretien important des batteries au plomb a peu évolué pendant près d’un siècle. On a vu apparaitre dans les années 60 les batteries au Cadmium-Nickel, plus performantes, mais posant un problème de pollution. Les batteries ont évolué avec l’apparition des modèles Nickel-Métal hydride (NiMh) puis Lithium-Ion (Li-Ion) dans les années 90. La demande importante de batteries pour les ordinateurs portables puis les téléphones mobiles a créé une industrie et favorisé le développement de ces batteries.
Bien que nettement plus performantes (environ 4 fois plus que les batteries au plomb à poids égal), les batteries Lithium-Ion ont longtemps posé des problèmes de défaillances subites, bien avant la fin normale de vie. Par ailleurs, ces batteries ne supportent pas la température qui les fait vieillir prématurément. Leur prix est aussi relativement élevé. Dans le cadre d’utilisation à haute puissance on doit gérer la température des batteries à l’aide de système de refroidissement ou d’une climatisation.
Les supercondensateursIl existe aussi une nouvelle technologie, les ‘supercondensateurs’, offrant un moyen de stockage de l’électricité moindre que les batteries, mais pouvant être remplis ou vidés très rapidement avec un très bon rendement. Ceci permet de récupérer l’énergie de freinage et d’amortir les à-coups sur les batteries, améliorant du même coup leur capacité et leur durée de vie. Dans le cadre d’un usage urbain ou les pertes de roulement et les pertes aérodynamiques sont faibles, récupérer l’énergie de freinage permet d’améliorer l’autonomie de manière considérable. MoteursLes moteurs électriques et l’électronique associée ont fait de grands progrès en terme de poids, de rendement et de fiabilité (moteurs sans balais ‘brushless’ à aimants permanents). Il existe des moteurs pouvant développer une puissance de pointe de 100kW et une puissance continue de 40kW qui pèsent moins de 30 kg chez UQM, sans nécessiter de boite de vitesse. On trouve aussi des moteurs-roues, dont la compacité est exceptionnelle puisqu’ils sont logés dans le corps de la roue, chez TM4. Les aimants permanents performants reposent cependant sur l’usage de métaux dits ‘terres rares’ actuellement uniquement produits en Chine, ce qui pose des questions de dépendance industrielle. Faisabilité actuelleL’évolution des batteries et des autres composants permet désormais la construction de voitures ou de camions électriques utilisables quotidiennement à grande échelle. Oui mais:
Le futur procheQu’est-ce qui existe ou est en préparation ?
Malheureusement en France, les budgets alloués au développement du vélo en tant que moyen de transport sont marginaux comparés aux budgets des autres moyens de transport. Les réseaux de pistes cyclables sont généralement peu cohérents et pas correctement interconnectés. Lors de développement de nouvelles infrastructures et d’ouvrage d’arts, il n’existe pas de budget pour faire passer les pistes cyclables et les associations doivent se battre ouvrage par ouvrage pour obtenir des passages, ce qui traduit une absence de volonté politique réelle.
Le budget annuel routier (état + régions) est de plus de 4 milliards d’euros et le budget des infrastructures vélos ne fait pas l’objet de statistiques globales. Le budget de la ville de Paris, de loin le plus important est d’environ 30 millions d’euros par an (plan vélo 2015–2020 de 150 millions d’Euros), pour un objectif de 15% de déplacements vélo à l’horizon 2020.
Comparaison batteriesQuelques chiffres (équipements en modules):
Les batteries Lithium-Ion aux nanophosphates A123 sont produites à grande échelle depuis Juin 2006 pour les outils portatifs Dewalt et c’est la ruée aux USA. Leur énergie massique n’est pas meilleure que ce qui existe (100 Wh/Kg), mais elles sont beaucoup moins chères, plus robustes et elles brulent nettement moins aisément. Elles peuvent être rechargées à 80% en environ 5 minutes du fait de leur faible résistance interne (ce qui facilite aussi la récupération d’énergie de freinage). Sur Internet, on se les arrache et il y a beaucoup d’agitation chez les modélistes. On peut trouver les packs Dewalt au royaume-uni. Un article en anglais sur leur usage dans les véhicules électriques.
Une solution non encore démontrée, qui serait la solution ultime: des supercondensateurs ayant une capacité égale ou supérieure à celle d’une batterie: Durée de vie en centaines de milliers de cycle, ça ne chauffe pas, la récupération d’énergie se fait avec un excellent rendement et il n’y a absolument aucun entretien. Sous réserve de démonstration effective…
BilanOn voit donc qu’on arrive aujourd’hui (2019) à quelque chose d’utilisable mais les progrès espérés sur les batteries il y a dix ans ne se sont pas concrétisés.
Malgré leur faible capacité par rapport à des batteries, les supercondensateurs sont utilisables par un bus ou un tramway pour aller d’un arrêt au suivant. Ceci devrait grandement simplifier la distribution électrique, proposant en quelque sorte des trolleybus sans trolley, se chargeant à chaque arrêt. L’arrêt est lui même basé sur des supercondensateurs, réinjectant en un temps bref le courant collecté en continu sur le réseau. Une flotte est en développement en Chine. Aux état-unis, on parle beaucoup de piles à combustibles à hydrogène, générant de l’électricité pour un véhicule ‘hybride’. Cette solution est complexe et nécessite la mise en place d’une infrastructure de distribution d’hydrogène, chère et compliquée et il n’y a pas d’intérêt perceptible. Un véhicule purement électrique à seulement besoin de prises de courant… Actuellement, les véhicules électriques les plus performants ont plus d’autonomie et sont considérablement plus simples que les véhicules à pile à combustible. Les promesses des nouvelles batteries telles que les Lithium-Soufre (qui existent uniquement en petits modules actuellement) pourraient tout simplement balayer toutes les autres techniques. D’ou vient l’énergie ?Le cas de la France, qui produit son électricité à 72% avec de l’énergie nucléaire est particulier. Dans le reste du monde, les augmentations de production électrique se font majoritairement avec des centrales à charbon, dont la consommation est proche de celle du pétrole. D’un point de vue global, la voiture électrique est principalement une voiture à charbon. Si la consommation des voitures électrique devenait substantielle, il est possible qu’une augmentation de capacité de production soit nécessaire, alors qu’actuellement, il est envisageable de recharger les batteries pendant les périodes de production ‘creuses’ (la nuit), mais cette électricité est actuellement vendue à l’étranger et cela modifierait donc la balance commerciale. Est-ce que ça présente un intérêt ?SanitaireLa pollution urbaine est en grosse partie générée par le trafic routier et un véhicule électrique diminue la pollution locale même s’il transfère une partie de celle-ci ailleurs. Cependant, il continue à générer des particules par l’usure de ses pneus, qui sont une source non négligeable de particules fines. Potentiellement, on peut cependant espérer une diminution importante de la pollution dans les zones urbaines denses.
Énergétique et environnementalLes voitures électriques proposées aujourd’hui sont chères et donc on en attend un niveau de confort au moins équivalent aux véhicules à combustion. Le résultat global est que ce sont des véhicules très lourds avec des batteries très conséquentes qui nécessitent plus de ressources pour être construits, ce qui est va a l’encontre d’une possibilité de large déploiement. Depuis l’écriture de cet article (vers 2007), les méthodes d’analyses ont évolué et on sait aujourd’hui mieux évaluer l’impact global d’une véhicule électrique sur l’ensemble de son cycle de vie, comprenant la construction, le fonctionnement et la destruction. Il s’agit d’une estimation car les éléments comme la durée de vie ne sont pas parfaitement maitrisés. La simplicité globale d’une voiture électrique permet d’espérer une durée de vie supérieure à un véhicule à combustion, mais c’est un exercice délicat. Le bilan global d’une voiture électrique est positif comparé à celui d’une voiture à combustion, mais pas d’une manière très significative. Les chiffres actuels sur le ‘bilan carbone’ (qui n’est qu’une partie de l’impact, il faut aussi prendre en compte les ressources en matériaux nécessaires) donnent un bilan carbone d’environ 80% de celui d’un véhicule à combustion. C’est absolument insuffisant pour faire face à la crise de ressources (notamment énergétiques) à venir à laquelle on ne pourra faire face qu’en remettant en cause fondamentalement les modes de transports et l’usage de l’automobile, lui-même lié à l’aménagement du territoire (large étalement urbain et généralisation des centre commerciaux péri-urbains). Même si pour une personne habitant en zone urbaine dense, l’électrification des voitures parait attrayante, elle ne peut absolument pas répondre au futur tel qu’il se profile. La présenter comme un moyen de résoudre la crise énergétique est une fraude intellectuelle et une excuse pour fuir les vraies questions. Voitures électriques vs voitures légères ?Une autre piste pour économiser l’énergie et les ressources est de construire des voitures très légères (500kg). Il y a eu des études de faisabilité pour des voitures de 500kg qui montrent que c’est possible, mais il faut faire des compromis.
On ne peut pas utiliser de direction assistée sur un véhicule léger (on n’en a pas vraiment besoin) et on devra se passer de certains éléments de confort. Sur une voiture de 500 kg, il n’est pas envisageable d’avoir 6m2 de vitrages comme le promettait récemment la publicité. Ni d’avoir une voiture qui peut rouler à 170 km/h et accélérer aussi énergiquement qu’une voiture de course des années 60.
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