Énergie
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Cet article ne va pas revenir en détail sur le pic pétrolier (le maximum de production avant déclin) qui est décrit en détails ailleurs, mais faire un petit point sur ce qui en a été dit depuis une trentaine d’années. D’où viennent les énergies fossilesLes énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) sont de la matière organique (des végétaux ou du plancton) qui a subi des transformations géologiques au fil des millénaires. L’énergie qu’on en extrait provient de la photosynthèse depuis les millions d’années qu’existe la vie sur Terre.
Les énergies fossiles sont donc une ressource limitée qui nécessitera des millions d’années pour se reconstituer. Comment sont estimés les stocks ?Les premières tentatives pour estimer les ressources récupérables en pétrole datent des années cinquante et ont théorisé le pic pétrolier, qui est le maximum de production après lequel la production va décliner. Les prévisions sur le pic pétrolier aux USA se sont avérées relativement exactes et le maximum de production aux USA a été passé aux alentours de 1974 après quoi la production a décliné et la principale production s’est alors reportée sur le moyen-orient, particulièrement l’Arabie Saoudite puis s’est étendue a d’autres zones géographiques. Mais ces ressources externes s’épuisent aussi et le pic de production du pétrole ‘conventionnel’ (excluant l’offshore, les sables bitumineux et le pétrole de schiste) a été passé en 2008. Ce pétrole conventionnel représente environ les 3/4 de la production actuelle. Par contre, certaines prévisions globales sur l’ensemble de la planète se sont avérées assez inexactes et il y a eu des annonces très prématurées sur la survenue du pic pétrolier global. Les premières annonces du pic pétrolier l’avaient positionné il y a vingt ans et la production a cependant continué d’augmenter régulièrement. Malheureusement, ces annonces prématurées ont conduit un certain nombre de personnes a conclure que les limites annoncées sur le pétrole étaient surtout diffusées par des comploteurs/paranoiaques/écologistes/emmerdeurs qui voulaient juste empêcher le monde capitaliste de se développer et de gaspiller en paix et voulaient détruire le mode de vie occidental. Ceci alors même que les compagnies pétrolières reconnaissent depuis longtemps le phénomène et que les analyses de l’évolution de la production sont une part essentielle de leur métier. Qu’est-ce qui s’est passé?
Tout ceci a contribué a repousser l’échéance et a la cacher un peu. Ça a surtout apporté de l’eau au moulin de ceux qui disent “oui mais ça fait vingt ans qu’on nous annonce la pénurie”, sous-entendant que cette pénurie ne viendra jamais.
Les réserves connues et les réserves futuresIl y a des découvertes en permanence et ceci conduit certains a penser que l’on a affaire à un système qui s’étend indéfiniment. Cependant la baisse est inéluctable. En faisant des statistiques sur les découvertes on a pu établir que le ‘pic des découvertes’ a été passé dans les années 60. Un autre chiffre important est le taux de découverte, qui représente la quantité de pétrole découverte à un moment donné par rapport à la consommation au même moment. En 2017, le taux de découverte était de 20% de la consommation, la quantité de découvertes étant la plus basse depuis les années 40. L’analyse des découvertes permet de faire de la prospective sur les réserves futures bien que comme tout domaine de prévision, les analyses soient toujours très disputées. Et maintenant?En moyenne, les estimations actuelles situent le pic pétrolier quelque part au milieu des années 2020. La baisse du prix du pétrole notamment liée a la production issue des sables bitumineux, du pétrole de schiste et a un nouveau boom sur le charbon a réduit les investissements dans le pétrole ce qui devrait entraîner une nouvelle crise et une augmentation du prix. Cependant, cette frénésie nord-américaine d’extraction du pétrole de roche-mère (pétrole de schiste) “Drill, baby, drill” a compensé ces baisses d’investissements sur le pétrole ‘traditionnel’ et les USA vont redevenir le premier pays producteur de pétrole devant la Russie, tout en étant très loin d’être autosuffisants (Production ~10 millions de barils par jour, consommation: 20 sur un total mondial de 99).
Les plus grosses réserves de pétrole actuelles sont au Vénézuela, mal exploitées aujourd’hui pour des raisons politiques (pas d’investissements et des problèmes de compétence locale), suivies par l’Arabie Saoudite. Que va t’il se passer ?La seule chose certaine, c’est qu’une ressource convoitée fait l’objet de conflits, c’est systématique dans l’histoire humaine. Il reste beaucoup de pétrole extractible, a peu près autant que ce qui a déjà été consommé, mais les utilisateurs sont beaucoup plus nombreux (1950: 2.5 milliards habitants, 2010: 6.9 milliards, 2040:8.5~9.8 Milliards) et s’il y a beaucoup d’incertitudes, les guerres a venir pour les ressources (pas seulement le pétrole) sont inévitables. Se préparer pour une vie avec des ressources plus limitées, c’est d’abord essayer de repousser les conflits à venir. Le problème, c’est qu’il est probable qu’une réduction de l’utilisation des ressources entraîne une crise économique majeure.
Quelle est l’échéance ?Le développement du pétrole de schiste aux états-unis a créé un sursis au pic pétrolier. Ce sursis est de l’ordre de cinq ans si on utilise les ressources en pétrole de schiste des USA, mais il y a aussi du pétrole de schiste, notamment en Russie qui ne sont pas encore exploitées.
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