Comment freiner le développement de technologies?
Certains secteurs de l’industrie bien installés et bien rémunérés ne souhaitent pas vraiment voir émerger de nouvelles technologies qui remettraient en cause leur confortable position.
C’est le cas de l’industrie pétrolière, qui est de plus fort riche, ce qui lui permet de s’offrir aisément des technologies en développement.
Les pétroliers ne se sont jamais cachés pour racheter des brevets ou des sociétés porteuses de technologies prometteuses. Même si c’est clairement une grave nuisance à l’intérêt général, les hommes politiques n’ont jamais fait en sorte que celà soit illégal.
Le rachat de sociétés présente des intérêts:
- Il est possible de maintenir la technologie en développement avec une diffusion modeste, ce qui permet de couvrir les coûts tout en évitant autant que possible une industrialisation à grande échelle.
- Au cas ou, finalement, la technologie émergerait quand même, on dispose d’une base solide pour affronter la concurrence et commencer une migration industrielle.
Le rachat de brevets permet, en cas de conflit de brevets de briser l’élan d’une petite société pas forcément très bien armée juridiquement.
Les amendes records qu’ont eu a payer certains industriels pour accords de non-concurrence montrent que les arrangements sont fréquents.
Sans même recourir à une théorie du complot, la simple convergence d’intérêt conduit les sociétés les plus puissantes à étouffer les petites pour se protéger.
Il est connu que les pétroliers ont l’oeil sur les panneaux photovoltaïques et sont actionnaires de sociétés les produisants.
C’est aussi le cas pour les batteries.
La société Cobasys, filiale de Chevron (un grand pétrolier américain), travaille sur les batteries hautes performances et possède un certain nombre de brevets, bien que l’on ait jamais vu de réalisation concrètes d’une certaine importance de leur part.
Leur seul titre de gloire, c’est d’être entré dans un conflit de brevet avec Toyota, qui produisait (aux USA) des véhicules électriques avec des batteries Ni-Mh. Il y a eu une transaction dont les termes sont restés secrets, mais Toyota a abandonné la fabrication des véhicules purement électriques et on ne trouve plus de batteries de rechange pour ceux existants. Une logique industrielle normale aurait conduit à un versement de royalties, mais Cobasys a simplement bloqué le développement des voitures tout électrique de Toyota ce qui ne lui rapporte rien (leur production de batteries est marginale) mais doit sans doute être conforme au désir de son actionnaire.
Il y a eu récemment un accord entre la société qui produit les batteries A123 et Cobasys, en vue de leur usage dans des voitures électriques. Compte tenu de l’historique de Cobasys, on comprend que certains regardent avec suspicion cet accord.