Vélo de ville


Edit:08 déc. 2020, Cre:23 sept. 2013

Comment rouler ?

Vous êtes un véhicule ‘normal’ à qui tous doivent le respect!

Pas de timidité, vous avez autant le droit de rouler sur la route qu’une voiture et un automobiliste n’a rien d’autre à vous demander que le respect du code de la route. En particulier, ne cédez jamais le passage si cela vous gêne ou cela présente un danger pour vous.
Lorsque vous roulez sur la route, il est essentiel que les voitures s’écartent largement lorsqu’elles vous doublent (1m en ville, 1,5m sur route). Autrement dit, s’il n’y a qu’une seule voie disponible, il est TOTALEMENT EXCLU qu’une voiture puisse vous doubler. Les seuls que vous devez laisser passer sont les autres deux-roues. Restez loin du trottoir (80 cm à 1m). Les bords de route sont votre seul espace de repli. De plus il sont sales et vous risquez des crevaisons.
N’oubliez pas le proverbe cycliste: Si tu te serres, on te serre.
Par contre, si un autre véhicule cherche a passer en force, n’insistez pas, c’est dangereux pour vous mais essayez de rester loin du trottoir.

Sur les voies de bus

Dans la plupart des villes, les voies de bus sont les voies normales pour les vélos s’il n’y a pas de piste cyclable. Les chauffeurs de bus sont des professionnels et ne vous doubleront que s’ils ont la place. En moyenne, vous allez plus vite qu’eux, donc la gêne ne va pas durer. Un petit effort temporaire de votre part ne fait pas de tort jusqu’au prochain arrêt du bus.
Cependant, la formation des chauffeurs n’est pas du même niveau pour toutes les compagnies et si on peut faire relativement confiance aux chauffeurs de la RATP, une plus grande méfiance est de mise pour d’autres compagnies ou dans certaines villes de province. Les bus de la RATP disposent aussi d’un klaxon de faible intensité pour se signaler, moins agressif que le klaxon normal.
Il est très important de ne jamais passer a la droite d’un bus (ou d’un camion) en train de tourner à droite, l’espace disponible étant réduit au minimum alors que le chauffeur ne peut pas vous voir. Un certain nombre d’accidents graves sont dus a des cyclistes écrasés entre le milieu d’un camion ou d’un bus et un obstacle ou une barrière sur le trottoir.
Il convient aussi de beaucoup se méfier des cars de tourisme et des taxis.

Doubler les voitures par la gauche?

A éviter absolument sauf si vous êtes 150% certain de pouvoir vous rabattre avant le redémarrage de la voiture. De plus, dans cette configuration, les deux-roues motorisés présentent un grand danger pour vous.

Doubler les voitures par la droite

C’est en principe interdit, mais c’est la pratique usuelle à faire uniquement lorsque les voitures sont à l’arrêt complet. Cela nécessite un peu d’entraînement car la place est souvent fort étroite. Donc, souvent, on attend derrière les voitures. Eh oui, même si les vélos sont moins sensibles aux bouchons que les voitures, ils en sont quand même ralentis…

Redémarrer avant le feu

Au feu rouge, la bonne position, c’est devant la première voiture plus qu’à son coté. C’est parfois formalisé par un aménagement spécial que l’on appelle un sas vélo mais c’est un équipement peu répandu (mais qui progresse cependant).
Dans tous les cas, si vous connaissez la temporisation du feu, il est préférable de démarrer environ deux à trois secondes avant le feu vert. Soyez attentifs car de nombreux automobilistes passent au feu rouge jusqu’a deux ou trois secondes après son déclenchement. Les feux verts ‘spécial vélo’ anticipant le feu vert normal sont malheureusement pratiquement inexistants en France.

Rouler sur les pistes cyclables

En France malheureusement, les automobilistes n’ont pas l’habitude du trafic cycliste. Une piste cyclable séparée est fort agréable et très sûre sur les sections droites mais tout se gâte à chaque croisement. Même si la piste cyclable est généralement prioritaire, cette priorité est la majorité du temps négligée par les automobilistes tournant à droite. Un automobiliste ne coupera que rarement la route d’une voiture à sa droite, mais coupera 90% du temps la route d’un vélo sur une piste cyclable séparée. Parce qu’il ne l’a pas vu, n’y a pas pensé ou tout simplement ignore que le cycliste est prioritaire. C’est pourquoi il est parfois préférable de rester sur la chaussée même s’il existe une piste cyclable. Avec l’habitude vous découvrirez que ce peut être plus sûr. Le pire, ce sont les rond points ou les automobilistes vont couper la route d’un cycliste qu’ils ONT VU en se croyant prioritaires. Sauf bouchon, je prends TOUS les ronds points sur la chaussée principale. Ceci limite grandement les violations de priorité. La solution, ce sont les carrefours protégés mais ça n’existe pas en France.
Sur les pistes cyclables, souvent plus sales que la chaussée, on trouve aussi des poubelles, des piétons et des voitures…

Il semble aussi que très souvent les aménageurs ne considèrent pas le vélo comme un moyen de transport et déploient d’importants efforts pour ralentir les cyclistes, comme des changements de coté de trottoirs sans nécessité ou des chicanages. Comment s’étonner que ces coûteux aménagements soient délaissés par les cyclistes pressés? Un cycliste déteste les changements de régime qui demandent des efforts importants et brisent la vitesse.
Ralentissez et faites extrêmement attention quand une piste cyclable contourne un arrêt de bus, c’est là ou il y a des accidents avec les piétons (le risque est multiplié par 10).

Quand est-il obligatoire de rouler sur la piste cyclable ?

Quand il y a un panneau rond a fond bleu, la piste cyclable est obligatoire pour les cyclistes sans remorque. Quand il y a un panneau carré ou pas de panneau, l’usage de la piste est optionnel. Avec une remorque, l’usage n’est jamais obligatoire.

Usage obligatoireUsage optionnel

Les bandes cyclables

Les bandes cyclables sont situées sur la chaussée, la séparation n’étant assurée que par une bande de peinture. Les avantages sont qu’elles sont nettoyées et entretenues avec la route. On est beaucoup mieux vu des automobilistes que sur une piste cyclable séparée et on risque moins de se faire couper la route.
Las, ces avantages théoriques sont généralement désintégrés par des crétin(e)s qui utilisent ces bandes cyclables comme des emplacements de stationnement. Résultat, les bandes cyclables sont beaucoup plus dangereuses qu’une chaussée simplement élargie. Avis aux aménageurs de tout poil: Si vous ne voulez pas faire respecter de manière extrêmement stricte les bandes cyclables par une pénalisation ferme, Vous accroissez le danger au lieu de le diminuer. L’amélioration du cyclisme en ville ne peut résulter que d’une politique globale de long terme associée à un plan de circulation cohérent et la pénalisation du non respect des règles. Cependant, il est toujours préférable que la sécurité soit assurée par l’infrastructure plutôt que par des opération de police, ce que ne permettent pas les bandes cyclables.

Apprenez a tourner la tête pour regarder

La première chose que l’on apprend lorsque l’on passe le permis moto, c’est à tourner la tête pour regarder sur les cotés ou derrière sans dévier de sa trajectoire. C’est une excellente habitude, mais en vélo c’est un peu plus difficile qu’en moto car la stabilité gyroscopique est moindre et on dévie plus facilement. Aussi il faut prendre le temps d’apprendre ce geste simple dans une zone sûre. Une fois cette bonne habitude acquise, elle ne vous quittera plus et sera utile même en voiture car elle évite les angles morts. C’est pour cette raison que certains cyclistes se refusent a installer des rétroviseurs pour être contraints de tourner la tête. C’est un point de vue assez discutable.

Attention aux piétons

Il est très déconseillé de rouler sur les trottoirs à vélo - La vitesse sur les trottoirs est limitée à 6km/h pour tout le monde et les piétons ont priorité. On peut le faire sans problème quand on est “démonté” (à coté du vélo).
Un petit rappel du code la route: En zone urbaine (vitesse limitée a 50 ou moins), l’usage des passages piétons n’est obligatoire pour les piétons que s’ils sont a moins de 50m de ce passage. A plus de 50m, ils ont le droit de traverser n’importe ou.
Et un piéton a priorité dès qu’il s’engage ou qu’il montre qu’il va s’engager dans une traversée - même s’ils traverse sans respecter la règle ci-avant - On laisse passer les piétons même quand ils sont en tort, ce qui est simple à comprendre.
Certes un vélo est moins dangereux qu’une voiture, mais ce n’est pas une raison valable pour refuser la priorité aux piétons.
Vous pouvez vous défoulez sur votre sonnette (pas sur le klaxon!) quand les piétons envahissent les pistes cyclables.

Les feux rouges

Le franchissement de feux rouges est le principal reproche fait aux cyclistes, et souvent de manière justifiée.
Un cycliste peut légalement franchir un feu rouge si un panneau de priorité ‘va tout droit’ ou ‘tourne à droite’ (et qu’il va a droite…) est installé sur le feu, en respectant d’abord la priorité des piétons et de tous ceux qui traversent. On trouve ces panneaux dans les grandes villes, mais ce sont souvent de tous petits autocollant pas très visibles, il faut être attentif.
Ils faut s’arrêter aux feux rouges et le respect des feux ne vous retardera que modérément, certains cyclistes ont fait le test pour évaluer.
Passer au feu rouge vous économise certes de l’énergie, mais c’est dangereux et on se fait toujours avoir un jour ou l’autre.

Ce panneau vous donne le droit de passer au feu rouge, en respectant la priorité des piétons

Partir deux secondes avant le feu vert

C’est illégal en France, mais ça vous permet de vous mettre en sécurité et ça évite bien des refus de priorité. Il faut connaître le timing des feux et il faut faire attention, car ce peut être dangereux en cas de franchissement de feu rouge par les voitures et encore plus souvent les scooters, qui est étonnamment fréquent jusqu’a environ deux secondes après le passage du feu au rouge. Je le pratique sur les feux que je connais (attention aux feux a timing différé) car ma sécurité est plus importante que le paiement éventuel d’une amende (c’est rare, mais il y a parfois des verbalisations ce qui interroge beaucoup sur le sens des priorités des agents qui oublient par ailleurs de verbaliser les voitures garées sur les pistes cyclables, ce qui est très dangereux).

Hurlez en cas d’urgence

Les réelles urgences ne vous laissent que très peu de temps et vous ne pourrez probablement actionner ni sonnette, ni klaxon. La meilleure méthode, c’est de hurler, les conducteurs vous entendent et cerise sur le gateau, les autres usagers aussi ce qui signale les malfaisants. Si j’ai le temps, je crie la totale “Priorité, Clignotant, Rétroviseur”.

A quelle vitesse ?

En gros, il y a plus ou moins quatre espèces de cyclistes en ville:

  • Le sportif, qui roule aux alentours de 30 km/h, voire 35 km/h, est dans une position un peu inclinée sur son guidon mais de manière surprenante, n’a pas toujours un vélo adapté donc doit développer un bon effort et transpirer un peu (parfois sur un VTT avec pneus tout-terrains pas toujours bien gonflés), toujours un mâle, généralement casqué. En short cycliste par −5°C. Tendance pressé.
  • Le cycliste urbain, qui roule aux alentours de 18–22 km/h en position droite (lancé sur le plat, sans vent) La position droite offre une bonne visibilité mais a une aérodynamique de fer à repasser. Parfois casqué et fluo. Mixte, mais en majorité mâle. Tenue généralement assez neutre.
  • Le cycliste agé, qui ressemble au cycliste urbain et roule généralement en dessous de 20 km/h, parfois seulement vers 15 km/h, sur un vélo qui est n’est pas forcément récent ni très bien adapté. On le rencontre principalement dans la journée, en dehors des heures de trajet travail. Jamais de casque ni de gilet fluo. Mixte. Tenue neutre, garantie sans Lycra. Tendance zen, mais pas forcément attentif à sa propre sécurité.
  • Le cycliste électrique, qui ressemble beaucoup au cycliste urbain mais le double tranquillement avec une faible cadence (vitesse de rotation du pédalier). Roule à 22–25km/h mais est surtout avantagé dans les montées. Mixte, mais les femmes doivent être en légère majorité. Se voit principalement sur les trajets travail. Fluo avec ou sans casque. Souvent en tenue de ville voire parfois en costume.

Comment monter sur son vélo?

Il m’a fallu huit ans et plus de 14 000 km avant de découvrir que je ne savais pas monter sur mon vélo(…). Comme beaucoup de gens, j’enfourchais mon vélo avant de me lancer. C’est certes possible, mais on est parfois déséquilibré lorsque l’on prend son élan et si par malheur vous avez un frein a rétropédalage, il arrive de bloquer la roue. Si vous avez fait le bon choix de prendre un vélo à cadre ouvert, la bonne méthode, très fluide et nécessitant la plus petite flexion des articulations possible (donc celle que vous devrez utiliser quand vous serez vieux), c’est de poser le pied gauche sur la pédale gauche, de se lancer en ‘patinette’ avec le pied droit, et une fois lancé, de passer la jambe droite par dessus le cadre. Comme vous êtes déjà en hauteur posé sur la pédale de gauche, le fléchissement de la jambe droite est minimal. Les premières fois vous aurez du mal a partir droit car vous êtes positionné en biais par rapport au vélo mais le coup est facile à prendre et il n’y a pas de méthode plus fluide pour partir. On peut descendre de vélo de la même manière, ce que je faisais depuis des années, mais je n’y avais jamais pensé pour démarrer… Voir la vidéo ici. On notera sur cette vidéo que les cyclistes qui font comme ça ne sont pas forcément très jeunes et pourtant le mouvement est très coulé malgré le chargement à l’avant (un chargement avant déstabilise le vélo).

Liens

Si vous comprenez l’anglais, un film très intéressant sur une étude des comportements déviants et de l’indiscipline des cyclistes à Amsterdam et comment la tolérance policière et judiciaire de ces comportements aide à la fluidité du trafic malgré l’insuffisance des infrastructures et à la promotion d’un usage généralisé du vélo, ce qui au bout du compte améliore la sécurité de tous.
Cyclists behaving badly - Understanding cyclist disobedience in Amsterdam

Quels risques ?

Il y a bien évidemment des risques, vous devez être prudents et vous méfier de l’assurance que vous acquerrez au fil du temps, elle peut être dangereuse. De l’assurance à l’arrogance, la frontière est parfois mince. On trouve sur Internet beaucoup de films montrant les mauvais comportements des autres usagers de la route. Ces films montrent une réalité incontestable et il faut apprendre a se protéger, rouler loin du trottoir et des voitures, ne jamais couper le virage d’un véhicule motorisé, regarder ailleurs que là ou vous allez et apprendre a anticiper les mauvais comportements.
Cependant, il faut pondérer les choses, du fait de la faible vitesse, les accidents à vélo ont généralement moins de conséquences et rouler a vélo représente beaucoup moins de risques que le scooter ou la moto (environ quatre fois moins). Ce n’est pas obligatoire, mais mettez un casque et n’oubliez pas d’être fluo et de rouler en permanence avec un éclairage allumé.
Ce qu’il est essentiel de savoir, c’est que rouler à vélo apporte des bénéfices pour la santé et améliore votre espérance de vie et ces bénéfices sont d’un ordre de grandeur supérieurs aux risques accidentels et aux problèmes liés à la pollution.
A kilométrage égal, il est moins risqué de rouler à vélo que de marcher, mais on parcourt généralement plus de kilomètres à vélo…

Vidéo:Les cyclistes, de quoi se plaignent t’ils ? Compilation spectaculaire (par un seul cycliste) de violations des règles par des automobilistes. Il ne se laisse pas faire…

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Page mise à jour le 08/12/2020 13:49