L’idée d’une Europe politique est aussi ancienne que la création de la communauté européenne.
Elle n’a jamais cependant été concrétisée.
Constatant cet échec, beaucoup se sont dit qu’on pouvait déjà essayer de faire une union économique, et que l’union politique progresserait au fur et à mesure de l’intégration économique.
Cette discussion avait été un des points clés lors du référendum de Maastricht. Il y avait déjà des réserves importantes quand à la politique économique et au fonctionnement de l’UE, mais beaucoup ont dit oui à ce référendum malgré ces réserves, dans l’espoir de favoriser l’avènement d’une Europe politique. Cet espoir s’est avéré totalement vain et c’est une des raisons qui fait que certains ayant voté oui au référendum de Maastricht se sentent aujourd’hui floués.
Dans de nombreux cas, la France et l’Allemagne ont réussi à présenter un front uni, et parfois à élargir le cercle, mais jamais aucune entente globale n’a été possible.
Depuis son intégration en 1972, le Royaume-Uni s’est pratiquement toujours opposé au tandem Franco-Allemand, restant d’abord et avant tout l’allié privilégié des Etats-Unis, souvent contre l’intérêt des autres pays Européens.
L’extension à 15, puis récemment à 25 a encore éloigné la perspective d’une union politique.
Les pays de l’est, derniers pays à devenir membres ont conservé un état d’esprit très atlantiste, accentuant les divisions et rendant illusoire l’idée d’un front commun permettant de mener une politique internationale cohérente.
La guerre en Irak a cruellement souligné la totale défaillance politique de la communauté, facilement divisée par les manoeuvres politiques états-unienne.
Aujourd’hui, la constitution propose de créer un ministère des affaires étrangères et une défense européenne. Pour mener quelle politique? Quels mandats donnera-t’on à ce ministre? Le plus petit commun dénominateur? Fort peu de choses actuellement.
Cinquante ans après l’initiation du projet de communauté, tout reste à faire.
Ce qu’on nous demande aujourd’hui, c’est d’avaliser ce constat d’échec.
Alors, que peut-on faire ?
Il semble aujourd’hui pratiquement impossible, même à moyen terme, d’arriver à une entente politique entre les 25 pays de l’UE.
Alors il faut simplement commencer par le début et ne pas vouloir, comme disent certains, commencer à construire la maison par le toit.
La France, l’Allemagne, L’Italie et peut-être l’Espagne pourraient constituer un noyau politique fort.
L’Italie mène aujourd’hui une politique atlantiste, mais celle-ci n’a pas d’aval populaire et cette situation pourrait changer à court terme.
Ces quatre pays totalisent 243 millions d’habitants soit 53% de la population de l’UE.
C’est largement suffisant pour constituer un pouvoir politique fort, à même de contrebalancer sérieusement les grandes puissances (USA, Chine et Russie).
D’autres pays de l’UE pourraient s’agréger à ce noyau, selon les sujets, donnant ainsi un vrai départ à cette Europe politique qui était, ne l’oublions pas, le véritable objectif défini après la deuxième guerre mondiale.